LOST HIGHWAY
« Est-ce la musique qui fait les rencontres ou bien l’inverse ? Evoquer l’ombre de Hank Williams nous a rassemblés pour un détour par ce Lost Highway*.
Cet enregistrement tout serein qu’il fut, est la poursuite d’un rêve agité. Le rêve d’un siècle de musiques : jazz, rock, soul… et d’autres moins populaires mais tout aussi passionnantes : blues, folk, country, qui font le bonheur des curieux d’humanité, des chercheurs d’histoires singulières, des regardeurs d’horizon… Adolescent, l’harmonica fût ma ligne directe avec l’Amérique, celle de tous les malentendus et de tous les possibles. A travers la musique, j’y ai découvert un monde d’injustices et de violence, de passion et de cultures multiformes. Mais surtout un monde de musique vivante tel que nous en avions perdu l’usage. Se réunir et jouer, juste pour dompter la solitude, avant de reprendre une route qui ne s’arrête qu’avec l’oubli. »
J.J. Milteau
Pourquoi certains sons appellent ils certaines images ? Dans le big data plus ou moins bien classé de notre mémoire, l’harmonica fait partie du décor sonore des road movies. J.J.Milteau l’associe ici à la voix du nashvillien Carlton Moody dans un travelling combiné qui va de Hank Williams à Little Walter.
Carlton est non seulement un multi-instrumentiste talentueux (Grammy nomination en 1985 et 1988), mais surtout un chanteur inspiré dans la tradition des musiques des Appalaches, « soul music of the white South » …
(*Lost Highway est une chanson de Leon Payne popularisée par Hank Williams en 1949)
BLUES N'SOUL
« J’ai toujours aimé les voix. Dans le blues, l’harmonica est un véritable interlocuteur du chanteur. Plus que pour briller, l’instrument est là pour dialoguer, illustrer, conforter, titiller, relayer, créer un décor propice à l’expression du chant. Une approche qui dispense de la virtuosité et des superlatifs.
Blues n’Soul est une relecture des premières musiques que j’ai écoutées : Blues, Soul, Rock, Folk … Elles chantaient l’espoir de lendemains meilleurs. Pour la première fois, la jeunesse du monde entier utilisait un langage commun pour exprimer un désir d’ouverture et de tolérance. On s’éloignait de la grande boucherie mondiale, on sortait de la colonisation et la société occidentale semblait assez riche pour venir en aide aux plus démunis, où qu’ils se trouvent »
JJ Milteau
Michael Robinson est né à Chicago, la cité du Blues avant d’émigrer sur la côte ouest et de travailler pour Quincy Jones. Ron Smyth a chanté à l’église avec sa mère avant de tomber dans le blues.
J.J. Milteau avait depuis longtemps envie de leur proposer un son : le plus naturel possible. Quelques balances, backstage, emails, chambres d’hôtel et beaucoup de bon temps plus tard, voici sur scène, une musique généreuse et qui leur ressemble.
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BIOGRAPHIE
Qui aurait l’idée d’aller voir un concert d’harmonica ?
Et pourtant les salles où se produit J.J. Milteau depuis des lustres sont pleines et le public ne manque pas de se lever à la fin pour réclamer des rappels.
Il faut dire que l’harmoniciste considère plus son instrument comme une épice motivante que comme un plat principal roboratif. Toujours entouré d’excellents musiciens, il convie à chacun de ses concerts une ou plusieurs voix exceptionnelles.
Fan de blues dès son plus jeune âge, il apprend à jouer du petit instrument à l’écoute des disques de Sonny Boy Williamson ou l’interaction entre la voix et l’harmonica confine au génie. J.J. Milteau va d’ailleurs entrer dans l’univers de la musique en accompagnant en studio ou sur scène des chanteurs de renom : JJ Goldman, Renaud, Eddy Mitchell …
Après avoir reçu une première Victoires de la Musique en 1992 pour l’album Explorer, il entame à l’aube des années 2000, une carrière solo en enregistrant à Memphis entouré d’invités locaux un album qui lui vaut une nouvelle Victoires et un Grand Prix du Jazz de la Sacem.
Outre ses collaborations avec Little Milton, Mighty Sam McLain, Terry Callier, Gil Scott Heron, MIchelle Shocked, il tourne en compagnie d’Eric Bibb, Joe Louis Walker, Mighty Mo Rodgers et plus récemment Harrison Kennedy.
Il anime depuis plus de 20 ans, l’émission Bon Temps Rouler sur TSF Jazz.
Après être apparu dans le petit Larousse 2019, il demeure le seul musicien de blues avec Memphis Slim à avoir été nommé Officier des Arts et des Lettres.
On ne sait jamais où l’harmonica peut vous emmener …