Violoniste aux multiples facettes, David Haroutunian débute ses études musicales à Erevan, en Arménie, avec son père, disciple de Leonid Kogan. À l'âge de 16 ans, il se rend en France pour étudier au CNSM de Paris. Après avoir obtenu un premier prix de violon, il est admis au cycle de perfectionnement l'année suivante, dans la classe de Jean-Jacques Kantorow.
Sa rencontre avec Boris Belkin a joué un rôle majeur dans son développement et l'a placé parmi les dignes héritiers de l'école russe du violon ayant évolué en Occident.
Dès lors, la vie musicale de David Haroutunian s!est développée rapidement : il s'est produit en soliste avec des orchestres prestigieux (les Orchestres Philharmoniques Nationaux d!Arménie et de Russie, l'Orchestre de Chambre de Moscou, l'Orchestre des Lauréats du Conservatoire de Paris, l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg, le SWR Freiburg) et à travers le monde, dans des salles internationales, lors de saisons de concerts et de festivals : Gewandhaus de Leipzig, Carnegie Hall de New York, Théâtre des Champs-Élysées, Théâtre du Châtelet, Auditorium de Radio France, Salle Cortot à Paris, Philharmonie de Budapest, Palazzo Chigi Saracini à Sienne.
Chambriste reconnu, David Haroutunian explore un vaste répertoire allant des plus grands chefs-d'œuvre classiques aux créations contemporaines. Parmi ses partenaires, on compte Paul Badura Skoda, Elisabeth Leonskaja, Itamar Golan, Sonia Wieder-Atherton, Henri Demarquette, Jean-Jacques Kantorow, Renaud Capuçon, Gérard Poulet, entre autres.
Khatchatourian – la sonate inédite
Peu avant la pandémie, David Haroutunian rencontre Karen Khatchatourian, fils du compositeur, à l!issue d!un concert parisien dédié aux 40 ans de la disparition d!Aram Khatchatourian. Touché par son interprétation, il leur remet la partition d'une sonate pour violon et piano, écrite dans les années 1930 et restée longtemps inédite.
Cette œuvre en deux mouvements, aux accents avant-gardistes, révèle un visage méconnu du jeune Khatchatourian. Non publiée, sans doute en raison du climat artistique sous le régime soviétique, elle témoigne déjà d!un langage singulier mêlant audace harmonique et inspiration populaire.
Comme dans le reste de son œuvre, l!empreinte du folklore arménien y est palpable — reflet d!un héritage que Khatchatourian partage avec Komitas, son aîné spirituel. À travers cette sonate, c!est toute une mémoire musicale qui ressurgit, entre nostalgie mélancolique et énergie dansante, au cœur de l!identité arménienne.
Hommage à Eugène Ysaÿe
Ce programme célèbre l!une des figures majeures du violon moderne : Eugène Ysaÿe, interprète visionnaire, compositeur sensible et muse de tout un pan du romantisme français.
Deux chefs-d’œuvre lui sont dédiés : la célèbre Sonate en la majeur de Franck, offerte pour son mariage, et le Concert de Chausson, alliance magistrale de lyrisme et d!architecture. À ces pièces emblématiques répond la voix propre d'Ysaÿe compositeur, avec deux Mazurkas rêveuses et sa Ballade pour violon seul — condensé de virtuosité dramatique.
Entre salon et concert, ce programme met en lumière l'héritage d!un romantisme à la fois intime et flamboyant, où le violon devient le messager d’émotions fraternelles et de dialogues musicaux profonds.
PARIS - Ville lumière DEBUSSY - KOMITAS
Voix de l'Arménie, Komitas fait résonner les pierres et les chants d!un peuple millénaire, qu!il sublime en une musique à la fois savante et profondément enracinée. En 1906, son concert à la Sorbonne, organisé par Louis Laloy, bouleverse le public parisien. Parmi les auditeurs : Claude Debussy, qui, ému aux larmes, s!agenouille devant Komitas et lui déclare : « Je m!incline devant votre génie, Saint Père. »
Ce programme met en lumière ce dialogue singulier, où les pièces de Komitas et Debussy s’éclairent mutuellement. Le violon et le piano deviennent les passeurs d!un échange au-delà des mots - une conversation musicale entre deux âmes fraternelles.